Professeur à l’Académie royale de peinture, Oudry va s’éloigner de sa vocation première de portraitiste qui l’avait rendu célèbre pour se diriger vers la nature morte puis la peinture animalière. Le très grand succès de sa Chasse au sanglier (1722) lui attire les grâces du public et du roi. C’est dans la nature que son talent prend toute son envergure. Les quelque 245 tableaux qu’il a laissés représentent des animaux plein de vie. Toutes ces bêtes sont justes, qu’elles soient au repos ou en mouvement : les réactions (crainte, affolement, entêtement dans la résistance) comme l’anatomie, le pelage et les plumes, ont une exactitude jusque-là négligée.
Le Texte
Les Fables, couronnement de la carrière de La Fontaine
La Fontaine met en vers des évocations pittoresques du monde animal, transpositions plaisantes et perspicaces de la société humaine et de ses travers : « Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » Parues initialement en trois recueils successifs de 1668 à 1694, les Fables furent immédiatement saluées par un public fervent de ces petites comédies de mœurs.
Au cœur du patrimoine littéraire français
La mise en scène d’animaux anthropomorphes permet à La Fontaine de cibler tous les caractères humains. Son style est tout imprégné de classicisme et nous admirons encore aujourd’hui sa belle langue, raffinée et claire. Compréhensibles par tous, elles furent dès leur parution être données à lire et à apprendre aux enfants. Les « moralités » qui concluent chaque fable ont traversé les siècles et chacun les connaît par cœur. Qui n’a jamais dit à un enfant : « Aide-toi, le Ciel t’aidera »... sans forcément savoir qu’il citait la moralité de la fable « Le Charretier embourbé » ?
Cette édition comprend la totalité des 245 fables. Elle permet de relire avec plaisir les fables célèbres et de découvrir celles qui, moins souvent publiées, sont méconnues. La richesse de l’ensemble étonne et ravit, instruit et amuse. Et, en regard de chaque fable, l’illustration d’Oudry devient inséparable du texte tant l’artiste a su pénétrer l’esprit du fabuliste.